La saison cycliste est gelée en raison de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de Coronavirus. Les coureurs cyclistes sont, pour la majorité, confinés chez eux. Afin de vous divertir, en ces temps difficiles, Florian Sénéchal, coureur chez Deceuninck Quick-Step, nous a accordé un entretien. Confinement, esprit d’équipe et objectifs futur, il répond à nos questions…
Photo : Be Celt (site Web)
Bonjour Florian Sénéchal, merci de nous accorder cet entretien. Pour commencer, peux-tu nous citer deux adjectifs qui décriraient globalement le coureur cycliste que tu es ?
Florian Sénéchal : Consciencieux et déterminé
Nous sommes actuellement dans une période compliquée due à la pandémie de Coronavirus. De nombreux chefs d’Etat ont annoncés un confinement dans un but purement sécuritaire afin de radier le virus. De ton coté, comment vis-tu à longueur de journée ce confinement ?
Florian Sénéchal : Je m’entraine le matin durant 30 min en faisant du home-trainer à jeun. Après le petit déjeuner, je fais une sortie plus longue. Ensuite, tous les 3 jours, je fais une longue marche avec ma femme. Sinon, je gère mes affaires administratives car j’ai fondé une société immobilière, en fin d’année 2019, et les premiers projets débutent.
En raison de cette pandémie, la saison de cyclisme est bouleversée. Lorsqu’elle reprendra, quels seront tes différents objectifs de saison ?
Florin Sénéchal : C’est un peu flou en ce qui concerne le programme de courses. Nous ne savons pas quand est-ce que l’on pourra reprendre la compétition. Je vais me concentrer sur ma pointe vitesse et travailler les sprints pour les courses à étapes qui ne sont pas annulées cet été (pour l’instant ! ndlr). Je pense aussi faire un stage en altitude quand tout sera calme ! En ce qui concerne la fin de saison, si les grands Monuments sont reportés en octobre, j’effectuerai la même préparation que je fais tous les ans durant l’hiver.
Justement, tu parles de courses par étapes. Quel est ton avis sur la situation du Tour de France, qui est menacé de report en raison de l’épidémie de Covid-19 ? Selon toi, doit-il, donc, être reporté, ou simplement annulé ? La ministre des Sports envisage aussi le huis-clôt…
Florian Sénéchal : Je pense qu’il ne faut l’annuler. Economiquement parlant, cela représenterai un coup de massue pour le monde du cyclisme. Le faire à huis-clôt n’est pas une mauvaise idée… mais il est encore trop tôt pour prendre des décisions.
Pour sortir de la spirale négative engendrée par ce virus ravageur, parlons désormais de ton équipe. En effet, tu es actuellement chez Deceuninck Quick Step. Ainsi, qu’est-ce que représente réellement cette équipe à tes yeux ?
Florian Sénéchal : Selon moi, c’est la plus belle équipe au monde ! Elle a un palmarès énorme et je respecte beaucoup Patrick Lefevere pour la manière avec laquelle il a dirigé cette équipe.
La Team Deceuninck Quick Step est souvent surnommée« Wolfpack », ce qui signifie, en français, « meute de loups ». Nous pouvons dire désormais que ce surnom lui colle à la peau tant il est devenu une marque déposée afin de symboliser tout un état d’esprit collectif qui engrange, depuis ces dernière années, les victoires à profusion. Est-ce réellement ce que cela dégage d’une manière globale, à savoir un fort esprit collectif proscrivant l’individualisme ?
Florian Sénéchal : Oui, le « Wolfpack » fait référence à un travail d’équipe, comme une meute de loups qui en a besoin pour chasser. Nous savons que si nous ne jouons pas collectivement, les chances de gagner seront beaucoup plus minces et difficiles.
Un coureur, qui s’avère être ton coéquipier et ton compatriote, a réalisé une saison 2019 mémorable. Il s’agit, en effet, de Julian Alaphilippe. Toi qui le côtoies, que penses-tu de lui sur le plan sportif ?
Florian Sénéchal : Il est incroyable et réserve toujours des surprises auxquelles on ne s’attend pas ! Il est aussi très polyvalent, « no stresse ». Mais c’est aussi un gros bosseur.
Parlons de toi désormais ! La Team Deceuninck Quick Steps’illustre remarquablement bien sur les classiques, qu’elles soient flandriennes ou ardennaises. Penses-tu pouvoir un jour remporter une « grande » classique ou même un Monument ?
Florian Sénéchal : Je l’espère ! Je m’en rapproche petit à petit, d’année en d’année. Mais il reste encore du travail pour y arriver. C’est une source de motivation aussi d’imaginer que je peux gagner un Paris-Roubaix. Mais cela n’arrive pas sans travail et sacrifices.
« Paris-Roubaix est l’objectif de ma vie »
Florian Sénéchal termine 6ème de Paris-Roubaix 2019 (photo : E.Garnier/l’Equipe)
En 2011, tu avais remporté Paris-Roubaix chez les juniors. Pourquoi pas chez les professionnels ! Gagner Paris-Roubaix serait ainsi le véritable accomplissement d’un travail acharné ?
Florian Sénéchal : Oui. Paris-Roubaix est l’objectif de ma vie. Même s’il y a beaucoup d’autres courses, celles-ci est vraiment spéciale tant physiquement que mentalement.
Nous espérons bien évidement ta réussite ! Pour finir, selon toi, quelle est pour l’instant ta plus belle performance chez les professionnels ?
Florian Sénéchal : La victoire au GP Samyn (en 2019, ndlr) et ma 6ème place à Paris-Roubaix l’an passé.
Propos recueillis par Antonin FROMENTEL
